Endless killers ~ L

Une foret brune. Un brouillard épais et étendu sur probablement des kilomètres. Et au milieu de la cime des arbres géants et du vent inopportun, une silhouette ébène qui fixe les horizons de ses yeux de glace noirâtre. Ses crins volètent avec la brume qui se faufilent entre les mèches noires du corbeau qui les portaient. Il jette un regard mauvais sur une ombre derrière un arbre et hume une odeur. Une odeur comme la sienne. Il commence à s'imaginer celle du sang et aborde un sourire carnassier tandis qu'il s'approche de sa cible.

Enfin...

J'aime ce lieu. Je me joue de cet endroit. La brume m'entoure et me dissimule, je glisse et ondule, je m'amuse à apparaître et à disparaître. Le coton s'accroche sur ma peau et me caresse, parfois un grondement s'échappe de ma gorge. Je joue de la brume et je suis la brume.
Un parfum, une présence. Le brouillard est si épais que je n'aperçois aucune silhouette. Peu importe. Je m'approche, menaçante, les muscles tendus. Un frisson m'accapare. Quelles surprises me réservent cette confrontation ?

Ses pas se font plus silencieux, sa démarche plus lente et discrète. Il tente d'étouffer sa respiration, comme à chaque fois, pour être plus discret encore. Il s’arrête derrière un arbre et aperçoit entre la brume une silhouette sombre, mais pas autant que la sienne. Le parfum qui se dégage de ces lignes fines épouse celui d'une jument. Cranked plisse légèrement les yeux. De déception.

Les juments sont des êtres faibles, si inutiles et encombrants. pense-t-il.

Il soupire doucement, plus d'humeur à chasser. Une proie aussi futile ne présente aucun intérêt. Il sait qu'elle l'a repéré.

Je m'approche jusqu'à apercevoir les contours. Un mâle. Imposant. Je n'aime pas les mâles. Je n'aime pas les femelles non plus. Mais ce lieu réveille ne moi des pulsions provocatrices. Alors je le fixe d'un regard malveillant et les oreilles plaquées contre mon crâne. Je gronde.

Ses traits sont détendus. Elle ne l'intéresse pas, Cranked l'ignore. Elle semble en plus le provoquer. Pff, juste un corps qui cache un grand vide... Il soupire doucement. Elle l'exaspère.

« Arrête de faire le gros dos comme ca, tu es pathétique. »

Il fait l'indifférent en tournant la tete sur le coté, histoire de trouver quelque chose de plus intéressant qu'elle à voir.

« La ferme. » Je l'interdis de m'insulter. S'il savait à quel point je me fiche de tout ce qui le concerne. Et pourtant, je ne le quitte pas des yeux. Brûlante.

Il soupire et repose son regard dans celui de la jument.

« Ce n'est pas parce que tu joues aux rebelles que tu dois me manquer de respect ainsi. »

Des deux, celui qui manquait le plus de respect à l'autre c'était bien lui, mais il s'en fichait. Qu'importe, cette pauvre jument chétive se forgeait un masque pour qu'on s’intéresse à elle. Il connaissait ce comportement pour l'avoir vu des milliers de fois. On se donne de l'assurance alors qu'on en a pas, c'était le contraire propre d'Anthem. Et il n'aime pas ce qui ne lui ressemble pas. Au final, il n'aime rien; surtout pas le rien, justement.

Et je ricane devant sa prétention - croit-il avoir tout deviné de moi en un simple regard ? Croit-il seulement me connaître et pouvoir deviner mes pensées ? « Ne parle pas de respect. Tu ne mérites rien de tel. » Parce qu'il est comme les autres, aussi mièvre et pathétique.

[upinou mes poneys I love you

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