knock knock [monster]

Je déambule entre ces étranges chevaux fixes - sont-ils morts ? Ils semblent être d'une drôle de matière. Et leurs couleurs, si étranges ! D'où peuvent-ils provenir ? Je reste méfiante envers eux.

Rapide, je frappe vigoureusement de mon membre postérieur un de ces canassons étranges. Je me recule rapidement, au cas où il répliquerai mais il ne fait pas le moindre mouvement et arbore à présent un trou dans son corps. Aucun sang ne coule. Il ne semble pas être constitué de la même manière que nous.

Je me retourne vivement à l'entente de mon nom. Personne ne le connaît ici. Personne n'a besoin de le savoir. Les oreilles couchées, je me détend très légèrement lorsque je remarque qu'il s'agit d'un enfant. Au moins, il ne représente pas une menace potentielle. Quoi que ...
« T'es qui ? » Ton agressif. Pressant. Le fait qu'il sache me reconnaître renforce ma méfiance. Je ne fais même pas attention à ses traits.

Euh .. okay. Okay. J'ai besoin d'une pause là. Lui, le nain devant moi, ça serait mon frère ? Nous aurions le même père et la même mère ? Qu'ils aillent brûler en enfer ceux-là. Je recule d'un pas. Puis d'un autre. Je secoue la tête. Ouais, c'est peut-être possible. Mais ça fait un putain de choc. Parce que jusque là moi je n'avais pas d'attache ; et brusquement j'ai quelqu'un de ma famille - de ma famille ouais, il sonne étrangement ce mot - devant moi. Il ment. Peut-être qu'il ment. « Qu'est ce qui me prouve que tu dis la vérité ? » Soupçonneuse. Je le détaille. Il pourrait me ressembler. Enfin ! il pourrait ressembler à n'importe qui, à cet âge-là.

Mon cœur rate un battement. Il a raison. Sur toute la ligne. Et ce n'est pas comme si il avait pu se renseigner à quelqu'un d'autre. Parce que personne ne sait rien de moi.
Et c'est triste, mais il est là et je ne me sens pas spécialement proche de lui. Je veux dire, ça y est il débarque et je devrais l'aimer comme une sœur ? Eh bien ça ne se passe pas comme ça. Je reste méfiante. Peut-être que lui aussi je vais le détester. Autant que les autres. Ainsi notre mère - beurk ! elle n'est rien d'autre qu'une pouffiasse à mes yeux - a été abandonné. Un sourire cruel étire mes lèvres. Bien fait pour elle. Elle n'a que ce qu'elle mérite. « Toi aussi tu l'as abandonnée ? » je murmure. Les chevaux qui nous entourent restent immobiles.

Je ricane. « A ma recherche, vraiment ? » Je bondis sans prévenir sur lui, le mettant à terre, pauvre petite chose fragile. Mes antérieurs frappent le sol de chaque côté de sa tête et j'abaisse l'encolure de sorte que nos yeux soient bien en face et que mon souffle l'effleure. Je le domine, les yeux rouges et l'adrénaline brûlant dans mes veines. Je le bloque, pour qu'il n'arrive pas à se relever. « Et maintenant, tu regrettes ? » Un sourire malsain orne mes lèvres.

Je me recule, le relâchant. Presque satisfaite de sa réponse. « Tu sais ce que c'est la solitude ? » Mes yeux se sont posés sur un point fixe, en l'air. « C'est quand ta présence ne te suffit plus à toi-même. » Je me retourne vers lui, grimaçant. « Et ça n'est pas mon cas. »

C'est qu'il est saoulant ce gosse. Insistant. « Tu te rends même pas compte de la chance que tu as que je ne te bouffe pas tout cru. » S'il compte sur moi pour lui chanter des berceuses pour s'endormir ou je sais pas quoi, il peut toujours rêver. Et de toute façon, je ne compte même pas rester avec lui. « C'est quoi ton nom ? » Je lève les yeux au ciel parce que je ne vais pas qu'il croit que je m'intéresse à lui. Mais bon savoir le nom de son frangin ça ne peut pas faire de mal. Putain. Si ça se trouve c'est même pas mon frère. Je ne sais plus.

Wow. Dilemme. J'ai juste envie de lui dire que oui, mais ça m'avancerai à quoi de voir la déception, la colère ou la honte dans ses yeux ? Peut-être ... peut-être qu'il peut éviter de devenir comme moi. L'affirmative se glisse entre mes lèvres et je dois utiliser toute ma concentration pour ne pas lui balancer ça à la figure. « Tu n'as qu'à te trouver un autre nom. » Je le regarde dans les yeux.

Je tape du pied. « Pourquoi tu me le demandes alors ? » Je soupire. Oblique et me glisse entre les pièces de bois.

Je réplique, sèchement. « Je ne tiens pas à toi parce qu'on ne se connaît pas. » Je claque des dents lorsqu'il me frôle - j'ai encore des difficultés avec le contact tactile, même lorsque c'est moi qui vient le chercher - et je l'observe descendre de l'infrastructure. Après quelques hésitations, je marche à sa suite.

Je fronce les sourcils. « N'espère pas une autre réponse. » Je l'observe, et c'est peut-être maintenant que je devrais m'intéresser à lui, lui poser des questions pour mieux le connaître. Sauf que je m'en fiche. J'aimerais juste savoir si elle l'a abîmé lui aussi. « Je te préviens, les gens d'ici sont vraiment des idiots. »

Je gronde. « Ne me considère pas ainsi. » Ce n'est pas comme si son avis m'importe, mais la facilité avec laquelle il pense ceci m'agace.