Sous un soleil ardent | Libre

L'océan s'étalait à l'infini devant son regard un peu perdu, un peu penseur. Il n'y avait que lui et l'astre solaire qui se défilait à l'horizon, telle une boule de feu éclairant les eaux sombres, lui conférant cette couleur si particulière et translucide. Les vagues caressaient ses sabots, tandis qu'il se tenait immobile.

Celurion trottait en silence sur le sable, s'épuisant inutilement car il s'enfonçait dans le sable vu son poids. Il s'arrêta d'un coup pour souffler et râla contre les grains. Il ne vit pas un étalon noir au loin et pataugea dans la flotte en soupirant.

L'étalon noir tourna la tête en entendant un râlement. Il ne mit pas beaucoup de temps à reconnaître l'équidé et décida de s'éloigner comme si de rien n'était. Non pas qu'il ne voulait pas lui parler, mais rien que de se tenir près de lui le blessait.

Celurion sentit une effluve qui lui était connue. Il se retourna et vit son meilleur ami qui commençait à s'éloigner. Il hennit en souriant, partant dans sa direction.

Vlad !

Vladimir s'immobilisa en entendant son nom. Il resta immobile à lui tourner le dos pendant quelques secondes, prenant son courage à deux sabots et une bonne respiration, il se retourna.

« Celurion ! »

Il n'osa pas s'approcher.

L'irish cob s'avança et le rejoint en souriant gentiment. Il posa ses naseaux sur l'épaule du plus foncé.

Tu vas bien ? On a failli se rater !

L'étalon noir détourna le regard, le contact des naseaux de Celurion le déstabilisant. Il reprit le dessus sur ses émotions et tourna la tête vers lui en souriant.

« Je vais bien ! Et toi ? »

Le chocolat remarqua la gêne de son ami. Il se redressa, une oreille baissée, les sourcils froncés.

Tu mens. Qu'est ce qu'il se passe ? Mince Vlad je pensais que tu savais que tu peux tout me dire !

Vladimir se mit à rire, comme si son ami lui racontait une bonne blague.

« Je vais très bien je te dis ! »

Celurion lui lança un regard blessé.

Si tu le dis.

L'étalon noir soupira finalement, voyant qu'il avait blessé l'autre. Il tourna la tête vers l'océan.

« Tu devrais savoir que je n'aime pas parler de ce qui me tracasse, alors ne t'en fait pas, d'accord ? »

Celurion resta silencieux un instant avant de s'avancer et de se mettre à coté de lui. Il le regarda.

Je le sais. Sauf que j'ai osé espérer être différent pour toi.

Vladimir détourna son regard de l'océan pour observer son ami.

« Différent ? »

L'ancien spartiate se mura soudain dans le silence. Il détourna le regard vers l'horizon.

L'étalon noir prit le silence de son ami pour un refus de lui révéler la signification de différent. Il s'éloigna un peu, s'approchant de la mer.

Celurion le suivit et s'approcha de son oreille pour chuchotter quelque chose à son oreille.

Vladimir resta interdit et immobile, sentant des frissons lui parcourir le corps.

« C'est donc ta définition de 'différent' ? »

Celurion détourna le regard et s'éloigna d'un pas lourd et déprimé.

L'étalon noir le rattrapa.

« Si ce que tu dis est vrai, alors pourquoi t'éloignes-tu ? »

Celurion se retourna violemment pour le regarder dans les yeux.

Tu n'en as rien a foutre quoi que je te dise tu es imperméable...

Il baissa la tête, le coeur lourd et murmura quelque chose tout bas.

Vladimir souffla bruyamment des naseaux.

« Si j'en avais rien à foutre, on ne serait pas amis, non ? »

Celurion serra les dents et marmonna dans sa barbe avant de baissa la tête.

L'étalon noir s'approcha et s'arrêta devant lui.

« Je n'ai rien entendu, tu disais ? »

Il finit par secouer la tête.

« J'ai l'impression que c'est toi qui en a rien à foutre. »

Celurion lui donna un coup de tête, les larmes aux yeux.

Arrêtes ! Tu n'écoutes rien tu ne veux pas écouter !

Vladimir recula de quelques pas, un expression vexée venant couvrir son visage.

« Je t'écoute ! Alors vas-y ! »